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Entrepreneuriat féminin autochtone : les "trois mots" qui me passionnent ...

Êtes-vous Autochtone? Non, je suis Italienne! Combien de fois ai-je entendu cette question au Canada lorsque je travaillais sur ma recherche doctorale, lorsque j'étais conférencière,  tout comme sur le terrain. Une question tout à fait légitime, bien sûr, dont la réponse laissait visiblement une certaine perplexité sur les visages, mais en même temps un fonds de curiosité ...


Il s’agit d’une question qui a nourri une réflexion profonde en moi, une réflexion très particulière et authentique sur la relation intime entre la chercheuse et son objet d'étude. Eh bien, si cette question est légitime, qu'en est-il de sa réponse? Pour quelles raisons une Italienne, venue d'Italie, a-t-elle décidé d'appréhender la question des femmes Autochtones entrepreneures au Québec?


Je travaillais depuis quelques temps sur les questions entrepreneuriales dans la perspective plus large du "développement" comme l'émancipation et l'identité des femmes dans le monde et j'incluais aussi dans cette réflexion les femmes appartenant à des groupes minoritaires. C'est avec un projet de recherche doctorale que j'ai décidé de rassembler tous mes intérêts de recherche, mes compétences et ma passion pour ces questions en me donnant une mission bien précise: comprendre comment la pratique entrepreneuriale peut soutenir ces femmes trop souvent confinées aux marges de la sphère économique dans leur trajectoires d'autonomie et affirmation identitaire.


J'ai une attente claire, celle de pouvoir mieux comprendre le parcours de ces femmes, leurs pratiques spécifiques et par conséquent comment mieux les accompagner et contribuer idéalement à faire une différence ... et tout cela avec les résultats de la recherche scientifique.


Je suis arrivée au Canada, et plus précisément au Québec, en 2015, au moment même où la «question des femmes autochtones» prenait une importance fondamentale, et cela sans doute sans précédent. Je me suis retrouvée confrontée à une réalité dramatique, celle des femmes autochtones au Canada, qui vivent plus généralement des situations spécifiques par rapport à celles des femmes canadiennes en général, au point qu'une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées est précisément sur le point d'ouvrir.


Une curieuse coïncidence... En fait cette réalité dramatique était sans aucun doute d'une grande "complexité" mais en même temps ce terrain de recherche actuel au Canada correspondait aux questions que je me posais. J'ai ressenti, comme un véritable appel, le désir de rencontrer les femmes autochtones du Canada. En fait, quelle meilleure façon de soutenir l'émancipation des femmes autochtones avec une étude sur leur "entrepreneuriat"?


Un grand défi certainement, et pour plusieurs raisons. Tout d'abord, celle d'être une femme Italienne. Certes, essayer de mettre une voix qui n'est pas la sienne, sur le papier, n'est pas chose simple, encore moins essayer de la comprendre, et surtout quand un sujet de recherche est encore presque inexploré ...


Malgré tout, ce n'était que le début de ce qui devint alors un véritable coup de foudre avec un sujet d'étude ou plus précisément avec l'absence de connaissances sur ce sujet d'étude, cette grande passion qui m'anime et ce profond désir de transformer l'"ignorance" en "connaissances" ... et les "connaissances "en " changements".

 

 Certainement un défi passionnant, celui de se sentir comme une pionnière, mais qui requiert en même temps de l'audace, du courage et une certaine capacité d'innovation. Malgré cela, je me suis sentie forte de mes connaissances acquises, de mes expériences et de mon empathie. Puis, cette passion qui fait tout bouger et qui vient directement de mon cœur, m’amène à ne pas sous-estimer mais à valoriser. Tout comme la volonté de rencontrer ces femmes, qui ont rendu certainement mon expérience de recherche sur le terrain inoubliable.


Entrepreneuriat féminin autochtone! Ces trois mots m'ont fasciné et continueront de le faire. Je me souviens d'avoir passé des journées entières à penser à ces "trois mots"...quel sens peuvent-ils avoir lorsqu'ils sont ensembles? Aurait-il été préférable de dire «entrepreneuriat autochtone au féminin» ou ... «entrepreneuriat féminin autochtone»? Quelle aurait été la meilleure dénomination pour ce phénomène à découvrir? Je crois que cette dimension de genre ne peut être ignorée et s'avère être une priorité, peu importe qu'il s'agisse de femmes autochtones ou non autochtones; pour cette raison, l'intérêt pour ce phénomène sera appelé plus tard l'entrepreneuriat féminin autochtone.  


Je suis très heureuse d'avoir réussi mon projet de doctorat sur l'entreprenariat féminin autochtone. La vision que je nourris de la recherche scientifique s'est manifestée dans mon doctorat par la nécessité d'aller à la rencontre d'un terrain, très présent qui ne demande qu'à être écouté. Et puis, je suis encore plus heureuse de pouvoir contribuer avec le fruit de mon travail au développement et à l'autonomisation des femmes à travers le monde.

 

 
 
 

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